Dans l’année 1713, Messire Gilles d’Escanvelle, gentilhomme et chevalier, achète un ensemble de propriétés à Vieux-Virton. L’objectif est clair : construire un château tout en préservant certains bâtiments existants, notamment une grange et un petit atelier de bûcheronnage.

C’est chose faite en 1716, année où furent terminés les travaux pharaoniques nécessaires à la construction d’une demeure de 73 pieds sur 45, avec tourelles carrées de 13 pieds, comprenant entre autres deux cours intérieures, des écuries, colombiers, fournil et remises. Aux alentours, vergers, potager et jardins d’agrément.

Dans le fond du parc, deux viviers à poissons au bord du Ton. De cette période demeurent de nombreuses traces au sein de notre établissement : corniches à ornement, grand hall d’entrée, cheminées sculptées en pierres de taille de Gaume, un grand escalier à palier avec de larges agréments, etc.

Au fil des années, des mariages, des locations et ventes, le château arriva en 1787 dans les mains de la famille Maus qui y fit exécuter de nombreuses transformations intérieures.

En 1902, les descendants de la famille Maus prirent la décision de vendre le château à la Congrégation des Sœurs Saint-Charles de Nancy.

Celles-ci y établirent dès l’année suivante une maison de repos. Ces pionnières, dans le dénouement le plus total, vont se consacrer aux soins des personnes âgées. Elles ne cesseront, comme le feront tant de générations de Sœurs après elles, de se dévouer également aux personnes âgées, et ce, avec une volonté d’aider également les plus nécessiteux. 

Au cours de la guerre de 14-18, les Sœurs de Saint-Charles établirent un hôpital de campagne au sein des murs de la maison de repos.

Soldats et civils, Belges ou Français, y furent soignés ou hébergés. 

L’entre-deux guerres fut une période d’agrandissement et de modification architecturale des bâtiments historiques. Lors de la guerre de 40-45, les soldats Allemands évacuèrent les résidents de la maison de repos, tantôt au sein du village de Villers-sur-Semois, tantôt dans la région d’Attert.

La maison de repos fut pillée et rendue à ses propriétaires dans un désordre le plus total.

Dès 1951, le Pavillon fut construit à front de rue. Celui-ci doit son nom au fait qu’il fut érigé à la place d’un pavillon réservé historiquement aux résidents masculins. Au-travers des décennies, d’innombrables améliorations furent apportées au bâti : nouvelles cuisines, annexes, parkings privés, agrandissement des chambres, etc.

En 1979, l’ASBL LA GAUME devint gestionnaire de la maison de repos. En étroite collaboration avec les Sœurs de la congrégation Saint-Charles de Nancy, les membres du Conseil d’Administration assurèrent la bonne gestion financière et administrative de l’institution face à un accroissement et une complexification de la bureaucratisation administrative.

En 1984, une nouvelle et majestueuse chapelle fut construite du côté gauche du château. On notera que l’entièreté du mobilier et des objets religieux qui s’y trouvent ont été réalisés par des artistes locaux dans des matériaux nobles de la région Gaumaise.

En 1987 fut érigée l’extension arrière, entourée de verdure : l’Arche. Au total, 50 nouvelles chambres furent ajoutées. Les décennies qui suivirent furent elles aussi marquées par d’importants travaux architecturaux, encore et toujours menés afin de servir au mieux les résidents avec la philosophie propre à la maison Saint-Charles : une maison de repos à taille humaine, proche de ses résidents, respectueuse et humaniste.

Démocratisation du téléphone et de l’informatique, amélioration continue des conditions de vie et de travail, respect de nouvelles normes et travaux de maintenance amenèrent notre établissement à se réinventer, afin d’entretenir et diversifier ce merveilleux héritage.

En date du 1^er juin 2024, la Fondation Saint-Charles de Nancy devint gestionnaire de la maison de repos, rassemblant sous son aile, l’ensemble des établissements créés par les Sœurs de la Congrégation Saint-Charles de Nancy.